Lettre à toi petit sachet de malheur, de déni. Petit sachet de rêve irréel. Tu m'as guidé pendant tellement d'années et j'ai été à ta merci tellement souvent. Tu as emprunté une énorme partie de moi. Cette partie, I want it back! Cette Claudia est toujours là, je le sais, je la sens. Rends-la moi!
De quel droit t'es-tu approprié de toutes mes belles qualités? Le 2 novembre 2008, tu t'en souviens? C'est la date de notre première rencontre. Moi je m'en souviens, comme si c'était hier. Quel coup de foudre ça a été. J'avais 19 ans et j'étais loin de me douter que l'on vivrait une très longue relation tumultueuse. Tu a hanté mes pensées presque quotidiennement. Je t'ai sacré là plusieurs fois, mais tu revenais au galop. Nous avons même fêté nos 5 ans en Jamaïque, en 2013.
Puis, je t'ai laissé, en Février 2014.
Lorsque la vie s'est mise à grandir à l'intérieur de moi. Oui, je devenais maman! Tu n'as pas aimé ça et je le sais. Tu es venu me hanter dans mes rêves, la nuit. Presque chaque soir tu venais me rejoindre dans ma tête, comme si tu souhaitais me rappeler à quel point il était bon de vivre ensemble. Mais il était hors de question que je flanche. Non, je n'ai pas flanché. Pendant 40 semaines.
Tu étais jaloux, petit sachet. Je te connais par cœur, tu me répugnes. En décembre 2014, seulement 2 mois après avoir donné la vie, tu m'as violé. Je ne voulais pas. J'ai crié ''Non'' à maintes reprises, mais j'étais impuissante face à toi et 5 ans de relation ça ne s'oublie pas comme ça. Que faire ? Quoi faire pour te dire adieu à jamais? Pour que tu me crisse la paix!
Un autre bébé? OUI.
J'ai prié le ciel de me faire un autre enfant! C'était la seule solution que j'avais trouvé pour rester loin de toi. Je suis rapidement retomber enceinte et j'ai pu retrouver la force de rester loin de toi. Mais il était hors de question que tu abandonnes. Tu es encore venu me hanter dans mes rêves, presque chaque soir, le long de toute ma grossesse. Aller au lit était devenu un vrai cauchemar, mais j'ai résisté une fois de plus. Il était hors de question que tu touches à mes enfants. Je t'ai à l'œil petit sachet de malheur!
Tu t'es manifesté rapidement après mon accouchement. Et je t'ai laissé tomber encore une fois. Je t'ai dit adieu pour une Xième fois. Je ne comprenais pas pourquoi tu revenais sans cesse et j'avais du mal à saisir pourquoi tu voulais encore de moi tellement j'avais été méchante avec toi. Psychose, désintox, prostitution, gambling et j'en passes. On a tout vécu ça ensemble. En mars 2017, on m'a diagnostiqué une maladie affective bipolaire. J'ai alors vécu, à 27 ans, un High milles fois plus puissant que ce que tu avais l'habitude de m'offrir. J'étais tellement bien. Je pensais être guérie de la toxicomanie. Mais quand je suis redescendue, j'ai vite voulu revivre ce feeling et tu es réapparu de plus belle. Tu étais tout ce que je connaissais. Tu étais mon médicament, mon ami. ma seule ressource. Plus je te consommais, plus tu prenais de l'emprise sur moi et tout mon être s'éteignait. À la fin avril 2019, un grand malheur est survenu.
Nous avons, dès lors, connu certain de nos moments les plus intenses.
Au mois de mai 2019, nous avons touché le fond ensemble, jours et nuits, sans arrêt. SANS ARRÊT. J'ai voulu allé jusqu'au bout de toi. Je t'ai consommé et je t'ai laissé me consommer au COMPLET. Tu m'as vidé de toute mon existence, jusqu'à me rendre complètement folle. J'étais à ta merci. Je t'ai donné mon corps et mon âme. Tu m'as littéralement rendu malade! Je ne dormais plus, je ne mangeais plus et je n'avais plus aucun sous. Je n'avais que toi. Toi tu étais heureux, je le sais. Tu m'avais pour toi tout seul. Je pensais avoir touché le fond et qu'il me serait impossible de descendre plus bas tellement je souffrais, mais tu avais plus d'un tour dans ton Sac.
J'ai donc tenté, une fois de plus, de te dire adieu, pour de bon! J'ai même gravé jusqu'au sang, sur mon avant-bras, la date de ton départ. C'était le 5 juin 2019. Tu n'étais pas d'accord. Tu n'étais surtout pas prêt à partir et comme il a fallu s'en attendre, tu as rebondi, encore un petit peu.
Petit sachet de persévérance. Les années qui ont suivi, je me suis posé tant de questions. Je me suis demandé pourquoi tu t'en prenais à moi, pourquoi tu hantais mes rêves, pourquoi tu me possédais comme ça. Je suis même allé jusqu'à penser que nous pouvions vivre ensemble, heureux, à l'occasion. J'aurais aimé être capable de te voir, une ou deux fois par année, comme certaine personnes le font. Malheureusement ce n'était pas possible.
En gros, il y a longtemps que je ne compte plus les fois où je t'ai dit adieu, mais ça en prend juste une.
LA bonne fois.
Petit sachet, tu dois disparaître pour de bon! Ne reviens jamais!
Laisses-moi être heureuse.
Laisses-moi m'épanouir, grandir, rêver et avancer SANS TOI!
Et si j'avais à te demander ne serait-ce qu'une simple chose:
Restes loin de mes enfants, je t'en prie.
Je t'ai vaincu et je te supplie de les épargner.
Quoi qu'il en soit, mon coffre d'outils est plein à craquer si jamais tu décides de te pointer. Prends gardes.
